TRAM B : les normes ne doivent pas se substituer à la concertation

Communiqué de Presse APF/Collectif Handicap Visuel

 

La ligne B de TRAM de l’Agglomération Orléanaise sera mise en service dans quelques heures.

 

Alors que les associations représentantes des personnes en situation de handicap se réjouissaient du développement de ce moyen de transport, normalement des plus accessibles, aujourd’hui, elles ne peuvent qu’exprimer leur grande déception devant de véritables désagréments en terme d’accessibilité. Des désagréments qui peuvent être principalement imputés au manque de concertation préalable de ces associations lors de la conception puis de la réalisation de ce projet du TRAM.

 

Il y a quelques jours, lors d’une visite, organisée par l’équipe de CLÉO, de cette ligne B, les représentants de l’Association des Paralysés de France, du Collectif Handicap Visuel Région Centre et de l’Association Valentin Haüy, ont relevé de nombreux problèmes en termes d’accessibilité : faiblesse des contrastes des couleurs, parfois absence de dispositifs de sécurité, manque d’évidence dans les cheminements et dans le fonctionnement des feux sonores, absence de rampes d’accès aux quais, présence de marches et de bateaux trop élevés…

 

Et, difficulté majeure, la présence de lacunes verticales entre les quais et les rames de Tram, qui, même si elles correspondent aux normes (mais à leur niveau supérieur), ne permettent pas l’accès des fauteuils roulants au TRAM et entraînent une gêne importante pour les personnes mal- ou non-voyantes.

 

Bien que l’Agglomération Orléanaise propose de concerter les associations représentantes des personnes en situation de handicap afin de rendre accessible cette ligne B de TRAM,  nous ne pouvons que regretter qu’à quelques jours de la mise en accessibilité en France (11 février 2015), certaines collectivités ne comprennent pas encore l’intérêt d’une concertation approfondie avec les usagers concernés surtout lors de la réalisation de projets aussi importants qu’une nouvelle ligne de TRAM.

 

Nous comprenons la difficulté, pour les personnes valides, d’appréhender les handicaps mais nous sommes disposés à leur expliquer et à leur montrer les contraintes inhérentes à nos handicaps.

 

Certes la  ligne B de TRAM respecte les normes mais nous rappelons que ces normes sont issues d’un arrêté de 2009. Cet arrêté a reçu un avis défavorable du Conseil National des Personnes Handicapées car une étude financée par la Direction Générale des Infrastructures et de la Mer démontre que les lacunes quai/tram supérieures à 2,5 cm sont accidentogènes.

 

Maintenant, il est nécessaire de différencier les normes et les usages de ces normes. Une des solutions semble être la concertation avec les personnes en situation de handicap afin de permettre la détection puis la résolution de ces problèmes en amont. Cette concertation permettrait de proposer, de réfléchir et de construire un projet collectif et non de réparer en aval.

 

Nous rappelons que la concertation avait été la solution choisie par l’Agglomération Orléanaise lors de la réalisation de la ligne A du TRAM, puisque les associations représentantes des personnes en situation de handicap avaient été concertées 53 fois (2 fois pour celle de la ligne B), avec un résultat satisfaisant.


Voici le courrier que nous avons en voyé à Monsieur Lemaignen, Président du Conseil de l'agglomération orléans Val de Loire : lettre Tam Président Agglo.pdf

Et Voici sa réponse : réponse Monsieur Lemaignen.pdf

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